Que faut-il savoir sur le vote contesté de la Guinée contre le Maroc ?

Article : Que faut-il savoir sur le vote contesté de la Guinée contre le Maroc ?
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19 juin 2018

Que faut-il savoir sur le vote contesté de la Guinée contre le Maroc ?

C’est déjà connu : la coupe du monde de Football  sera organisée en 2026 par le trio Etats-unis-Canada-Mexique. Un vote effectué en Russie le mercredi 13 juin 2018, lors du 68ème congrès de la fédération internationale de Football (FIFA). Malgré ce résultat, la Guinée et le Liban soutiennent mordicus avoir donné leur voix au Maroc et non à United 2026. Explications.

Cet article a été publié sur guineeverdure.mondoblog.org.

Le vote guinéen en défaveur du Maroc a fait couler beaucoup d’encre et de salive, tant sur les réseaux sociaux que dans les médias nationaux et internationaux. Antonio Souaré, président de la Fédération guinéenne de football (Feguifoot), est traité de tous les noms d’oiseaux par plusieurs internautes guinéens pour avoir trafiqué son suffrage pour United 2026. Mais M. Antonio, lui-même ambassadeur de la candidature du Maroc, nie en bloc un quelconque marchandage de voix au détriment du royaume chérifien.

Le Liban n’est pas resté en reste, et a lui aussi remis son vote en cause. Sur Football Lebanon, le secrétaire général de la fédération locale Jihad El Chohof a ainsi soutenu que son pays a voté pour le Maroc, au contraire du résultat dévoilé par la FIFA.

Du coup, une question mérite d’être posée : que s’est-il donc passé en Russie pour que le Maroc se retrouve à la touche avec 65 voix contre 134 ?

Pour Guinéenews, les causes de cette malheureuse situation sont à rechercher au niveau du système de vote électronique instauré pour la première fois par la FIFA.

Le rêve marocain

Tout le monde sait que le football génère de l’argent. On dit même que l’organisation du championnat mondial 2026 va engendrer plus de 14 milliards de dollars. Une bonne raison pour jouer du lobbying. Et justement, beaucoup de langues s’accordent à dire qu’il y aurait eu une sorte de « foot business » au Congrès de Moscou,

Dans le dossier  de candidature du royaume chérifien, il faut le reconnaître, les projets sont ambitieux et les maquettes inspirantes : des TGV, des stades modulables, des infrastructures de santé… Il y avait de quoi rêver en livrant cette bataille pour le prochain Mondial.

« L’histoire aurait été belle : un pays en développement en Afrique du Nord remportant la partie face à trois géants américains et défiant tous les pronostics  », peut-on lire dans les colonnes de Le Monde Afrique.

Selon la même source, en livrant main nue une bataille contre la première puissance économique mondiale, le Maroc voulait s’affirmer comme acteur d’influence sur le continent africain. Car, sous l’impulsion du  roi  Mohamed VI, le pays a multiplié nombre d’investissements et des projets de coopération depuis 2010.

Une relation historique

Il est à souligner que les relations guinéo-marocaines ne datent pas d’hier. Faut-il rappeler qu’il n’existe pas de visas d’entrée pour les passeports officiels depuis une décennie entre ces deux pays ? Ou rappeler le rôle joué par la compagnie Royal Air Maroc, qui a ravitaillé la Guinée lors de l’épidémie Ebola, en 2014 ?

Pendant cette période tragique, tous les matchs officiels guinéens se sont d’ailleurs opérés sur le territoire marocain. Aussi, quand le Pr Alpha Condé était à la tête de l’institution, la Guinée a joué un rôle dans la réhabilitation du Royaume au sein de l’Union Africaine.

Et récemment encore, le Maroc et la Guinée se sont engagés dans une entraide mutuelle notamment dans le secteur de l’assainissement et de l’agriculture.

En fin de compte, il reste à savoir si l’organisation de la coupe du monde de Football nécessite une immixtion politique derrière chaque candidature, ou si elle reste réellement réservée aux pays les plus offrants.

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